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Du 30 octobre au 01 Novembre 2018, le département de droits de la femme du Centre des droits de l'homme de l’Université de Pretoria a organisé et animé un atelier régional de soumission de rapports sur la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (Charte africaine) et le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo). Cet atelier a connu la participation de représentants du Gabon, de la République du Congo, du Djibouti et de la Guinée Équatoriale.  L’atelier a eu pour cadre, la salle de conférence de l'hôtel Fortis à Pretoria.

L’objectif principal de cette activité était de former les représentants des gouvernements, des associations de défense et de promotion des droits de l'homme et acteurs de la société civile des États ayant ratifié la Charte africaine et le Protocole de Maputo à remplir leurs obligations en matière de soumission des rapports à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (Commission africaine) en vertu de l'article 62 de la Charte africaine et de l'article 26 (1) du Protocole de Maputo. Vingt-cinq personnes ont pris part à cet atelier régional. Ces participants sont issus de différents ministères et départements interministériels, de commissions nationales des droits de l'homme et des organisations de la société civile impliqués dans le processus de rédaction de rapports initiaux et périodiques de mise en œuvre de la Charte africaine et du Protocole de Maputo dans les quatre pays.

Le Centre de droits de l’homme était représenté par Dr. Ashwanee Budoo, Madame Patience Mpani, Monsieur Trésor Makunya Muhindo et Madame Oluwatomi Sode.  Dr. Sègnonna Horace Adjolohoun, Conseiller juridique principal et assistant spécial du président de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuple a animé plusieurs thèmes au cours de cet atelier qui a débuté par une allocution d'ouverture du Prof. Frans Viljoen, Directeur du Centre des droits de l'homme de l’Université de Pretoria. Ce dernier, après avoir souhaité la bienvenue aux différents délégués, a présenté les principales missions du Centre, ses activités et ses départements dont celui des droits de la femme, hôte de l’atelier. Professeur Viljoen a également présenté les principaux objectifs de l’atelier et encouragé les participants à s’engager dans les travaux pour le renforcement de leurs capacités.

Par la suite, des exposés ont été présentés sur un certain nombre de sujets en rapport avec le système régional africain des droits de l'homme et ses traités, et plus particulièrement sur la Charte africaine et ses protocoles. Durant cette présentation, un accent particulier a été mis sur les dispositions de fond, les principes, thèmes, lignes directrices et mesures de sauvegarde de la Charte africaine et du Protocole de Maputo. Au cours des échanges sur les dispositions de fond du Protocole de Maputo, des efforts ont été déployés pour débattre de certains articles en les confrontant à des questions locales particulières liées à la réalisation des droits, en particulier des femmes, dans les quatre pays participants. Ce qui a permis une meilleure compréhension des articles du Protocole de Maputo.

Plusieurs discussions ont également eu lieu au cours desquelles les participants ont eu l'occasion de partager leurs expériences sur la situation des droits de l'homme dans leurs pays respectifs. Cette session a été particulièrement bénéfique car elle a permis aux participants de partager les expériences de leurs contextes locaux favorisant ainsi l’apprentissage des uns et des autres.

Les exposés du deuxième jour ont porté à la fois sur les processus d’élaboration de rapports des États parties en Afrique et aperçu des lignes directrices publiées par la Commission africaine sur la Charte africaine concernant les rapports. Il a aussi été question du processus de soumission de rapports d'États parties en Afrique et de l’aperçu des directives publiées par la Commission africaine sur le Protocole de Maputo concernant la soumission de rapports.  Cette session visait à engager les participants à évaluer et partager les pratiques locales en matière de rédaction et de  soumission de rapport afin de pouvoir mieux déceler les lacunes et les bonnes pratiques et apporter des éclairages par rapport au processus tel que prévu par les directives.

Le rôle de la société civile et des institutions nationales de défense des droits de l'homme dans le processus d'établissement des rapports étatiques sur la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et ses protocoles a également fait l’objet des discussions au cours de cette journée. Durant cette session, l’attention des participants a été brièvement attirée sur les techniques spécifiques requises pour la collecte des données, la recherche et la rédaction du rapport d’état.

Le troisième jour a été consacré à la simulation du processus d’élaboration et de présentation du rapport étatique devant la Commission africaine. Les participants avaient la charge de collecter les informations, rédiger le rapport, le soumettre et le présenter devant la Commission africaine et recevoir les commentaires ainsi que les recommandations formulés par les commissaires. Cet exercice a justement permis aux participants de comprendre en pratique les méandres du processus de présentation du rapport devant la commission et les questions importantes qui doivent figurer dans chaque rapport.

Les délégués de Congo Brazza ont émis le vœu d’avoir une communication améliorée entre la Commission et les pays à deux niveaux : au niveau politique à travers la note verbale adressée au Ministère des affaires étrangères et au niveau du Comité de rédaction des rapports directement pour assurer un meilleur suivi de la soumission des rapports.  A cet effet, ils sollicitent un plaidoyer du Centre pour renforcer la communication aux Etats. La délégation de Djibouti a montré son entière satisfaction de prendre part à la formation très utile pour renforcer le travail de leur comité interministériel et a pris l’engagement de partager les connaissances acquises et former d’autres délégués.

Enfin, l’atelier était également un moyen de partager la nouvelle plate-forme virtuelle du Centre sur le protocole de Maputo (www.maputoprotocol.up.ac.za) et d’encourager les participants à le consulter et le disséminer dans leur pays. Ces derniers ont fermement exprimé leur souhait de voir le Centre constituer un réseau d’experts pour encourager le partage d’expériences et maintenir une collaboration continue entre le Centre et les participants des quatre pays. Cette collaboration impliquerait des suivis réguliers avec les délégués de ces pays et, dans la mesure du possible, le Centre serait en mesure de fournir l’assistance technique et les conseils nécessaires pour que ces États puissent s’acquitter de leurs obligations en matière de rapports à la Commission africaine.